L'Univers de Shinri,

Lettre à Spinelly



Cela fait maintenant 6 mois aujourd’hui que tu es partie. L’appartement est vide sans toi. Tu étais une chatte exceptionnelle. Tu as été et sera probablement pour longtemps encore l’être qui était le plus près de moi et le plus précieux qui me soit. Faut le dire, tu es à mes yeux plus précieuse que n’importe qui dans ma famille, plus encore aussi que Clau l’a même été. On avait un lien vraiment spécial et fort que rien ne pouvait détruire. 

Je me souviens encore de quand tu es arrivé à la maison. Maman et papa t’avais ramené de la shop où tu étais né avec tes frères, sœurs, cousins et cousines. Vous étiez né dans l’espèce de grenier à côté du bureau. C’était d’ailleurs la dernière fois que j’ai vu des petits chatons nouveau-nés. Par la suite, j’avais choisi un petit chaton rouquin. Mais ce n’est pas celui-là que mes parents ont ramené à la maison. Il y a malheureusement eu une maladie qui a atteint une partie des chatons. Le mien n’avait pas survécu. Mais mes parents avaient ramené une autre rouquine : Cachou.  Je ne me rappel pas combiens d’autres ont survécu et ce qui s’est passé par la suite. Je me rappel seulement que vers la fin, il y avait toi et ton frère. Tu aimais tant ton frère. Tu le suivais partout. Vous aviez déjà plusieurs mois, un bon 7-8 mois je dirais. Mais il y a eu un accident. Ton frère s’est fait frapper par une voiture et mes parents disaient que tu le cherchais partout. Tu étais effrayé sans lui. Ils ont alors décidé de te ramener à la maison. Tu étais dans une caisse à lait (l’espèce de truc en plastique avec plein de trou) Avec une serviette par-dessus pour que tu n’aies pas froid. On était en avril, le 20-21 si je me rappel bien. Tu as été longtemps effrayé dans la maison. Tu avais peur de tout le monde et personne ne pouvait t’approcher. Cachou n’était pas contente de ta venue. Elle ne cessait de te feuler après. Elle était très agressive.  J’avais pitié pour toi, alors un moment donné j’en ai eu assez. Un moment donné, vous étiez dans le cadre de la porte de la cave, l’une dans les marches et l’autre sur le coin. Cachou s’est mise à feuler et toi tu ne bougeais pas, ne sachant quoi faire. Je me suis mis entre vous deux. Toi dans mon dos et j’ai feulé sur Cachou. Une fois que je suis parvenu à la faire partir je me suis retourné vers toi. Tu me regardais, incertaine. J’ai voulu approcher doucement ma main vers toi, mais tu t’es enfuie. J’ai ensuite recommencé le même procédé à chaque fois que Cachou te croisait. Une autre fois, c’était dans la cave dans la salle de lavage.  Je te protégeais encore, en te gardant derrière moi et feulant sur Cachou pour qu’elle te laisse tranquille. Je me suis retourné et tu me regardais. J’ai approché ma main tout doucement et tu n’as pas bougé. Tu avais peur encore. J’ai attendu. Je ne sais plus qui a fait le pas le premier. Mais j’ai pu caresser ta joue pour la première fois. Cela faisait au moins une semaine ou deux que tu étais ici maintenant et personne n’avait pu te toucher tant tu étais effrayé. Tu as compris que je te protégeais et que je ne te ferais aucun mal. Un lien venait de se créer entre nous. Un lien sacré. Je suis resté dans la cave avec toi assez longtemps. J’avais pu te prendre dans mes bras et te caresser. Tu ronronnais, tu avais un nouveau protecteur, un nouveau frère. Tu m’avais choisi et je t’ai choisi. Mes parents ont été agréablement surpris quand ils ont vu que j’avais réussi à avoir ta confiance. 

Pas longtemps après, je t’ai cherché un nom. J’ai finalement choisi Spinelly. En partie parce que tu étais arrivé le lendemain de la fête d’un persos  qui s’appelle Spinel.  Mes parents trouvaient probablement ça bizarre comme nom mais c’est ainsi que tu as été baptisé.  La suite fut une merveilleuse relation. 

Tu as toujours été là pour moi. Je suppose que c’était ta manière de me remercier d’être là pour toi.  Je me souviens que quand j’avais pogné la picote et j’étais déjà vieux pour avoir ça (environ 15-16ans) tu es resté au pied de mon lit tout le long. Tu ne partais que pour aller au toilette et manger un peu avant de revenir à mes pieds. Tu es resté auprès de moi jusqu’à ce que j’aille mieux. C’était comme ça chaque fois que j’étais malade. Si j’étais triste aussi, tu étais là. 

Quand je suis parti pour l’université, j’ai trouvé ça dur sans toi. Ce que j’aurais aimé t’amener avec moi. Mes parents m’ont dit que tu m’as cherché un bon moment avant de finir par te résoudre à aller chercher de l’affection auprès d’eux. 

Par la suite, j’ai commencé à sortir avec Clau et je t’ai amené à ses résidences. On avait dû t’enfermé pendant 3-4 jours dans la seule pièce sans tapis pour s’assurer que tu n’avais plus de puce, vu que mes parents avaient eu un problème de puce à la maison. Mais c’est grace à ce problème que nous sommes allé dans une sorte de salon pour animaux. On est rentré à l’intérieur pour trouver des produits afin de s’assurer qu’il n’y avait vraiment plus de puce. C’est là qu’on a vu dans une grande cage, celui qui allait devenir ton nouveau compagnon. Le petit chaton tout blanc, avait plongé ses magnifiques yeux bleus dans ceux de Clau. On est reparti d’abord sans lui. J’ai passé la semaine à penser à lui. C’était aussi bientôt la fête à Clau. Mais je n’ai pas eu besoin de lui en faire cadeau. Elle avait décidé d’aller le chercher. Alors moi, Clau et Méli, on est retourné ensemble pour aller chercher Tsuki. Tu as eu un peu de misère au début avec ce chaton. En fait, tu étais nerveuse dans ce nouveau lieu. Mais tu as rapidement appris à socialisé. Tu as passé à avoir peur des gens, à ne plus t’en préoccupé. Il faut dire, qu’il y avait souvent du monde dans les résidences. Je n’étais pas toujours là, mais Clau prenait soin de toi et de Tsuki. Je suis sûr que tu te souviens de Méli, elle t’a traumatisé à vouloir jouer au Cowboy sur ses genoux. C’était drôle de voir tes grands yeux expressifs. 

Moi et Clau on a ensuite déménagé dans notre premier appartement avec toi et Tsuki. On a été dans 3 appartements différents aux cours des années qui ont suivi. Rendu dans le 2e, j’ai compris que ta vie pouvait être fragile. À ce moment, tu avais fait deux crises d’épilepsies. J’avais eu si peur. J’ai été content de quitter cet appartement qui te rendait malade et probablement nous aussi par la même occasion. Notre 3e appartement a été le meilleur. Tu avais beaucoup de soleil. Tu étais vraiment une chatte du soleil. C’était ce que tu préférais. Dormir en plein soleil. Clau venait te rejoindre parfois. À même le planché, elle se couchait avec toi pour profiter de la chaleur des rayons. 

Vers la fin de la 3e année là-bas a été un peu plus mouvementé. Tu commençais à être malade. J’avais peur pour toi. Je savais que le temps filait rapidement. Je sentais que ce n’étais qu’une question de temps. Je chérissais chaque journée que j’avais de plus avec toi. Tu as été forte. Tellement forte. Tu savais probablement que ça n’allait pas dans ma vie. Tu devais te dire, que tu ne pouvais pas me laisser maintenant. C’était le moment où j’ai commencé à tous perdre en même temps. Mon monde était en train de s’écrouler. J’ai perdu Clau, une partie de la maison de mes parents à passé au feu, j’ai eu le pire mal de dos que j’ai eu, la formation que je voulais faire a été arrêté subitement, on ne me donnait toujours pas suite pour être assistant gérant dans la chaussure et tu as été malade. Je t’ai amené chez le vétérinaire. Tu avais une sorte de masse près des intestins. On ne saura jamais ce que c’était réellement. Je ne pouvais pas me permettre de passer une opération pour seulement un peut-être trouver quelque chose à retirer. Je ne voulais pas que ça t’affaiblisse davantage et je dois avouer que je n’avais pas les moyens non plus. 

Le pire a été quand tu n’arrivais pratiquement plus à marcher. Tu étais tellement rendu faible. Je t’ai installé dans ton coucouche panier, avec un bol d’eau et de nourriture mou, collé et la litière tout près aussi. C’était horrible. J’ai vraiment cru que c’était la fin, mais tu voulais me rassurer avec tes beaux yeux doré. Je me souviens que je t’ai laissé mon T-shirt que je portais pour dormir pour que tu ne te sente pas seule cette nuit-là dans le bureau. On t’a amené chez le vétérinaire. Il n’y avait que peu de chose à faire. On a pris une chance de te donner des antibiotiques. La vétérinaire me disait de peut-être songer à l’euthanasie si ça ne fonctionnait pas. Ce soir-là, je suis resté longtemps à côté de toi. Je t’ai regardé et tu as plongé tes yeux dorés dans les miens. Tu étais calme alors que j’étais sur le bord des larmes. Tu as su m’apaiser. Je t’ai dit que tu n’avais qu’à me faire signe si le moment était venu ou non. Mais tu m’as rassuré. Tes yeux étaient encore si vivants et confiant. Alors je t’ai fait confiance. 

Quel soulagement quand j’ai vu que les antibiotiques ont fait effet. C’était un véritable miracle de te voir marcher à nouveau. J’avais eu raison de te donner une chance. C’était pratiquement comme si rien ne c’était produit. Mais je suis resté vigilant. 

J’avais peur pour le déménagement à Québec. C’était un long trajet et un énorme changement. Mais tu t’en es bien sorti. Je suis resté vigilant par la suite. Il y avait beaucoup de chose que tu ne faisais presque plus. Septembre a été un mois difficile pour toi. Tu ne pouvais pratiquement plus sauter. Tu ne ronronnais plus et tes miaulements étaient souvent inaudibles. Je pense que ça a été une erreur de ma pars d’avoir amené Coco à ce moment-là. J’ai eu du mal à profiter de ce dernier mois avec toi. J’étais un peu sur les nerfs et je cherchais à lui trouver une bonne famille. Je savais qu’il n’était que très temporairement chez moi, mais ça tu ne le savais possiblement pas. Tu étais souvent malade à la fin du mois.  Vivi m’avait laissé la brosse de Coco pour que je puisse te brosser mieux qu’avec le truc que j’avais. Ton poil était affreux. Il n’était vraiment pas beau et motonneux. J’en ai enlevé du poil ce soir-là. Une boule presqu’aussi grosse que toi. 

Presqu’une semaine plus tard, le 30 septembre. J’avais passé la journée à faire du lavage. J’avais lavé mon lit en entier. Je t’avais déposé sur celui-ci pour te faire profiter du soleil qui pour une des rares fois qu’il était au bon endroit pour que tu en profites. Je voulais aller chercher des antibiotiques dès le lendemain, parce que c’était clair que ça n’allait pas. Tu ne pouvais pas bouger beaucoup. J’aurais dû y penser que tu n’allais pas réussir à descendre toute seule du lit. Pas cette fois en tout cas. Il était passé minuit. J’étais épuisé, je voulais aller dormir. Je me suis rendu compte qu’il y avait une énorme flaque sur le lit. J’ai cru que tu avais fait pipi là. Mais j’aurais dû me rendre compte que ça ne sentait pas ça. J’ai été fâché et un peu brusque avec toi alors que j’ai enlevé toutes les couvertures pour les laver à nouveau.  Je m’en ai suis aussitôt voulu quand j’ai réalisé que quelque chose clochait. Je t’ai amené dans le bureau et déposé sur une veille serviette avec de l’eau et du pâté, ainsi que la litière à côté. Tu as bu un peu, mais très peu. J’ai commencé à paniquer. Ça n’allait vraiment pas. Il fallait vraiment que j’aille chercher des antibiotiques pour t’aider. Il était rendu peut-être 2h du matin quand j’ai pu récupérer mes couvertures et aller dormir. 

Le lendemain matin, je suis allé te retrouver. Il y avait une autre flaque et ta tête était sur le sol à moitié dedans.  Tu étais dans un piteux état. J’ai paniqué à nouveau. Les antibiotiques n’allaient pas pouvoir te sauver cette fois, je le savais. J’ai couru chercher mon cellulaire et j’ai appelé Marie-Eve. Elle a tenté de me calmé mais c’était pratiquement impossible. Je suis resté à genou devant toi, à te flatter. Ton souffle était si bas, si imperceptible. Je savais que c’était ton dernier instant. J’essayais de savoir si tu étais toujours là ou pas. Je pense que tu es partie au moment où tes pattes arrière ont tressaillis. Je me sentais tellement stupide. La seule pensée que j’avais en tête c’est que merde, dans les films, les personnages peuvent tout de suite savoir quand c’est fini, mais que là…j’étais tellement incapable de le savoir. Marie-Eve a fini par me dire qu’elle s’en venait. Je t’ai pris dans mes bras et je t’ai caressé. Il était 10h30 du matin et tu étais partie. Je n’avais tellement pas envie d’aller travailler après. Je me sentais si vide. Je pense que la seule raison que je suis allé travailler c’était pour être en mesure de trouver une boite de botte assez grande et descente pour t’y mettre. Durant mon heure de souper, j’ai appelé ma mère pour lui annoncer la nouvelle. Je lui ai dit que je descendais à la maison le lendemain pour t’y enterrer.  Quand je suis revenu du travail. Vivi est venu me rejoindre. On a regardé des photos de toi. J’ai ai trouvé 4 que je voulais imprimer pour pouvoir mettre là où j’allais t’enterrer.

Marie-Eve m’a accompagné durant le trajet. Elle ne voulait pas que je fasse 3h de route tout seul avec mes pensées. Rendu à la maison, j’ai cherché un endroit dans la forêt de mes parents pour t’y déposer. Mais c’était vraiment dur à trouver. Il y a tant de roche et de racine. Finalement, mes parents sont arrivés et ma mère m’a aidée. On a trouvé un endroit loin des chiens mais facilement retrouvable. C’était en fait, l’endroit où mes parents avaient installé la tente le temps qu’ils construisaient la maison. On a creusé et quand le trou fut prêt, je suis allé te chercher. Ma mère était partie préparer le souper. J’ai ouvert le couvercle de la boite pour caresser ta fourrure une dernière fois. J’ai déposé a tes pattes ton jouet de plume ainsi que ton coller. Mon père est arrivé et il m’a dit : « Elle est rendu à la maison maintenant » À cette phrase, je ne peux m’empêcher d’éclater en sanglot, même encore aujourd’hui. Oui, tu es maintenant à la maison. Là où tout as commencé et là où tout se termine. Mon père m’a aidé à remettre toute la terre pour te protéger des bêtes qui auraient envie de te déterrer.  J’ai ensuite caché une noix de marron que j’avais ramassé quelques jours plus tôt. Je ne m’attends pas à grand chose mais je pouvais quand même essayer.

Sache ma belle fille, que je t’aime et t’aimerai toujours. Je te remercie pour toutes ces années de bonheurs. Je ne pouvais pas espérer avoir meilleur chat que toi. Je veux que tu saches aussi que ça n’as peut-être pas été facile par la suite sans toi. Mais je m’en sors et je pense à toi. Ne t’inquiète pas pour moi ma belle. Pardonne-moi aussi pour les fois où j’aurais été un maitre indigne. J’espère quand même avoir été à la hauteur. Je t’aime et tu me manques. Tu as été une chatte unique. J’espère que de là où tu es aujourd’hui, que tu vas bien.





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